18.7.11

501 nuits plus tard...



La Shaharazad a terminé son histoire dans l'obscurité secrète de ces dernières 501 nuits. Elle vous en parle dans l'émission d'Adrien Joveneau, "les Belges du bout du monde".

10.3.10

Sur un air de Bashung


D'heure en heure, la Sharazad se barre.
Elle a sa rasade et quitte le bazar.
De nuit en nuit, sur les draps de papier du plumard,
elle allonge ses histoires, les 501 restées en rade.

16.9.09

Le coup de blues de la Shaharazad

"Que reste-t-il d'étincelle humaine, c-à-d de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à 6h chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par le fracas des machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statistique, et rejeté vers la fin du jour dans les hall des gares, cathédrales de départ pour l'enfer des semaines et l'infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et dans l'abrutissement"
Raoul Vaneigem

11.3.09

Chers Tous rencontrés à la foire du livre de Bruxelles



Vous avez reçu cette carte et peut être vous êtes-vous déjà aventuré sur mon blog.
Pour suivre le fil de l'histoire, il faut lire le blog en commençant par la fin. C'est une lapalissade mais je le dis quand même. Cela peut vous sembler fastidieux, aussi je vous propose la version pfd: yaka demander en me laissant vos coordonnées sur ce blog ou via mail.
J'ai versé de l'eau chaude dans une deuxième théière et je laisse infuser. Vous recevrez donc bientôt votre deuxième(Sha)rasade.
La Sharazad II
La Sharazad, le retour
Zut Encore cette Sharazad!
La Sharazad s'amuse
La Sharazad à la plage (c'est déjà pris ça, non?)
...
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La liste n'étant pas exhaustive et dans l'espoir de chatouiller un chouïa l'interactivité de ce blog laissez-moi vos suggestions de titres qu'on rigole un peu...

22.1.09

En pause à la terrasse du Tropicaoua

La nuit précédente, un magnifique affreux-cauchemar m'avait anéhantée: nous étions deux enfants nous échappant d'une maison en ruines, hargneusement poursuivis par tous les habitants du quartier. Encore un coup d'Aïcha Kandicha, ce genre de rêve qui vous arrive comme un spam dans une mailbox. Du prémonitoire de la mort qui tue, du prémouritoire, disons.... J'allais foncer à contrecourant d'une société très patriarcale (mais si, quand même!), me jeter dans la gueule du maure, le caresser en contresens du poil, me la jouer king kong théorie avant l'heure et j'en étais (sub)consciente!

En y repensant, il n'y a qu'un mot à dire: nèrrrrri*!
Avant de raconter la suite, il n'y a qu'une chose à faire: une pause!

Permettez-moi, lectrices(teurs), de passer du "coca light" et de m'attabler quelques instants à la terrasse de la piscine Tropicaoua...

nèrrrrri: misère!

12.1.09

Toutes mes dents mais pas toute ma tête


Il récupère son tabac planqué dans une anfractuosité du mur, allume une cigarette, en tire une longue bouffée, puis subitement alerté par je ne sais quel bruit ou quel mouvement d'ombre, grimpe le long de la façade pour rentrer chez lui au 2ème étage.
J'en reste complètement baba malgré mes 32 ans et toutes mes dents.
Moi 32
Lui 22
Moi besoin d'amour
Lui besoin d'argent
Et je reste là complètement baba sans même penser que personne dans tout ça n'aura réellement ce qu'il voudra.
Le bonheur, c'est relatif, Abdellatif !

8.12.08

Aïe! Un haitiste!



Littéralement, un haitiste est un type qui s'adosse au mur (el hait) toute la journée afin que celui-ci ne s'écroule pas. En réalité, ce type n'a pas de boulot et passe son temps au coin de la rue, à fumer, regarder les filles et palabrer sans fin avec d'autres zigues de son acabit.
Pendant ce temps-là, j'éduque mes enfants ("tiens-toi droit, mange tes épinards"), j'use mes crayons de couleurs sur les story boards de Nour communication et je passe de moins en moins de bons moments avec le Sidi.
C'est Ramadan. Je suis adossée au mur de la cuisine, près de la fenêtre et je tourne dans la harira même si le mot "harirhaitiste" n'existe pas.
Et c'est alors que je le vois!...Aîe!

Harira : soupe du Ramadan

25.11.08

Consumérisme et jeunisme

A part marchander un tapis, si on a envie de consommer, c'est à vous fiche le bourdon de faire les boutiques dans le Maroc des années 80. Sauf quand on a un goût prononcé pour les fauteuils Louis Trucmuche bien entendu ! Il y a d'autres choses à faire, comme aller à la plage ou à la montagne tous les ouikendes, par exemple, mais les soirées d'hiver devant la téloche sont longues surtout qu'on ne peut pas zapper; il n'y a qu'une chaîne et l'on risque de tomber sur la pub de Fantacrouche, vous savez, celle dans laquelle une bande de jeunes découvre un coffre rempli de bouteilles de mounada* Fantacrouche. Des jeunes au Maroc, il y en a beaucoup mais ils ne sont pas aussi friqués que ceux de la pub pour la plupart. C'est comme partout, me répondrez-vous ? Oui, d'accord. Où que l’on soit, quand y a de la gêne, y a pas de plaisir. Ces jeunes ont de la gêne et rêvent de partir ailleurs mais en général, quand ils tentent l’aventure, ils se heurtent à des barbelés ou ils échouent à moitié morts sur une plage espagnole.



Au Maroc, il y a aussi de beaux vieux (je ne parle pas des vieux beaux car ça aussi c'est comme partout). Pourquoi y a t’il de si beaux vieux? D'un, parce qu'ils sont bronzés vu qu'ils ont passé toute leur vie au soleil et que tout ce burinage contraste harmonieusement avec leur barbe blanche et leur turban. De deux, parce qu'ils ne connaissent pas le stress d'avoir été bloqué dans le métro en rentrant du turbin, vu qu'il n'y a pas de métro. Et de trois, comme les vieilles idées sont bien ancrées, ils se sentent respectés pour leur expérience même si les jeunes font semblant, zama…

Mounada : limonade

20.11.08

Comment marchander un tapis?


Puisque que j’en suis à donner des conseils, autant en faire profiter les touristes. Pour marchander un tapis, il faut compter au minimum une semaine de palabres.
1er jour: En te promenant au souk, tu jettes un coup d'œil discret sur les tapis exposés dehors et tu essaies de repérer le genre que tu aimes. L'air de rien, regarde aussi les cuivres, les poteries, les djellabas et les babouches…
- Hé ghazala* ! Entre pour le plaisir des yeux !
- Non merci, je n'ai pas le temps aujourd'hui.
2ème jour: Tu entres dans la boutique où tu as repéré le tapis que tu aimes. Tu l'admires ouvertement après en avoir admiré un autre que tu aimes beaucoup moins.
3ème jour: Tu vas au souk et tu te renseignes sur les plateaux en cuivre. Ton marchand de tapis se souvient que tu es déjà venu la veille et l'avant-veille. Tes traits sont gravés dans sa mémoire.
4ème jour: Tu demandes le prix du tapis que tu aimes moins et ensuite, après avoir marqué un temps d'arrêt, le prix de celui que tu veux acheter. La valeur du deuxième sera forcément moindre que celle du premier. Si on te demande déjà d'annoncer ton dernier prix, annonce la moitié de la somme initiale. Prépares toi aux invectives : tu ne te rends pas compte, c'est même pas le prix auquel il l'a acheté, lui et comment va-t-il acheter à manger à ses enfants avec cette misère ?...
C'est le moment d'accepter de visiter la boutique de son cousin qui a d'autres tapis moins chers mais beaux quand même. Au 58ème dépliage, prends le verre de thé à la menthe qu'on te tends mais fais gaffe, c'est brûlant !
5ème jour: Tu reviens avec TON cousin dans la première boutique. Tu n'as pas de cousin au Maroc ? Allons donc, tu en trouveras bien un ! En apparté, ton cousin te déconseille d'acheter ce tapis qui n'est pas de qualité supérieure.
6ème jour: Tu passes devant la boutique par hasard, zama, mais tu es pressé car tu as des invités ce soir et tu voudrais leur choisir un assortiment de pâtisseries chez Bennis. Au passage, tu renvoies chaleureusement son salut au marchand de tapis qui te guette sur le seuil de sa boutique.
7ème et dernier jour: Tu te rends au souk très tôt le matin Après les salamalèques d'usage, tu donnes au marchand de tapis ton dernier-dernier-dernier prix, un chouïa supérieur à la moitié du premier prix annoncé (Tu me suis bien, là ou t'es largué?) Cette fois, s'il ne te le vend pas tout de suite, sa journée est foutue et il n'aura pas d'autre client Il emballe le tapis en maugréant légèrement et l'eau pour le thé commence à bouillir…

Ghazala : gazelle