13.11.08

Vers le sud avec le Sidi


Bah ! Avec le sidi, on a eu quelques bons moments tout de même… Je me souviens du voyage à Ouarzazate, sans les enfants. " Voir Zazate et mourir " , dit-on. C'est surtout la Pijo 504 qui a failli passer l'arme à gauche sous le soleil de plomb. Mais sur ces routes-là, il y a de la solide hilarité .
A Skoura, on a embarqué un couple dont le bébé avait besoin d'un docteur en urgence et juste après Kelaa de Mgouna, quand le calburator* a fait des siennes, on était bien contents qu'une bagnole s'arrête et que son chauffeur ait des connaissances en mécanique. Je n'ai jamais vu Tirnehir. La Pijo n'a pas voulu aller jusque là.

Calburator : carburateur

12.11.08

Marrakech en technicolor - Eté 1986




Chantal, Djilali (des amis nouss-nouss), le sidi, les enfants et moi allons à Marrakech pour le concert d'Alpha Blondy. C'est mon premier voyage vers la ville rose La DS crème de Djil glisse dans la plaine du Doukkala. Au km 143, la terre du bas-côté passe de l'ocre au rouge et l'on commence à voir des chameaux tirer les charrues.
Tu vois, Nanet (c’est mon surnom mais faut pas le répéter), ici, c'est vraiment l'Afrique qui commence me dit Chantal
On voit de plus en plus de palmiers. A l'entrée de Marrakech on ne voit plus qu'eux d'ailleurs. En 1986, la palmeraie est encore belle et non-polluée par les villas de luxe. Je voudrais être capable de dessiner les courbes des palmes comme David Hockney et comme Loustal.
" Il y a des rastaquouères, des rastas fous, des rastas cool… "
Tous les fils de la medina ont pu se payer le ticket d'entrée au concert d'Alpha blondy. Les ruines du palais Badia sont noires de monde et la chaleur nous oppresse. Les gars grimpent sur les épaules les uns des autres et forment des pyramides humaines de quatre étages. Celui d'en haut déverse sur la foule en folie le contenu d'une bouteille de Sidi Harazem*…Brigadier sabari…C'est l'Afrique qui commence ?

Nouss-nouss : moitié-moitié, couple mixte, quoi !
Sidi harazem : source d'eau minérale
Brigadier sabari : Brigadier, pitié !

10.11.08

Nez à nez avec Nacer

Vacances à Bruxelles - été 85
Je ne me sens pas comme d'habitude, envie de dormir, estomac retourné. C'est la deuxième fois et je sais de quoi il s'agit. Toute la famille admire le test de grossesse qui trône sur la cheminée de ma chambre : le sidi, Ilias, mes parents, ma sœur…
Tous s'ingénient à assouvir mes besoins en double-lait, dessert 58 et spéculoos.

Rue de Sebta- avril 86
Le sidi est parti bosser. Ilias est à l'école. Jemaa épluche les légumes pour le couscous. Je me refous au lit avec bébé Nacer. Nous vivons nos 14 semaines de congés de maternité dans un nuage d'amour et de lait. Assise, genoux pliés, je l'installe sur le tobbogan de mes cuisses et je le contemple, mon p'tit chinois, mon chihuahua, mon radada, nini a moumou*
Si un jour les cris fusent de part et d'autre de la table de la cuisine, ils seront deux frères à se boucher les oreilles.

Nini a moumou : dodo bébé