25.11.08

Consumérisme et jeunisme

A part marchander un tapis, si on a envie de consommer, c'est à vous fiche le bourdon de faire les boutiques dans le Maroc des années 80. Sauf quand on a un goût prononcé pour les fauteuils Louis Trucmuche bien entendu ! Il y a d'autres choses à faire, comme aller à la plage ou à la montagne tous les ouikendes, par exemple, mais les soirées d'hiver devant la téloche sont longues surtout qu'on ne peut pas zapper; il n'y a qu'une chaîne et l'on risque de tomber sur la pub de Fantacrouche, vous savez, celle dans laquelle une bande de jeunes découvre un coffre rempli de bouteilles de mounada* Fantacrouche. Des jeunes au Maroc, il y en a beaucoup mais ils ne sont pas aussi friqués que ceux de la pub pour la plupart. C'est comme partout, me répondrez-vous ? Oui, d'accord. Où que l’on soit, quand y a de la gêne, y a pas de plaisir. Ces jeunes ont de la gêne et rêvent de partir ailleurs mais en général, quand ils tentent l’aventure, ils se heurtent à des barbelés ou ils échouent à moitié morts sur une plage espagnole.



Au Maroc, il y a aussi de beaux vieux (je ne parle pas des vieux beaux car ça aussi c'est comme partout). Pourquoi y a t’il de si beaux vieux? D'un, parce qu'ils sont bronzés vu qu'ils ont passé toute leur vie au soleil et que tout ce burinage contraste harmonieusement avec leur barbe blanche et leur turban. De deux, parce qu'ils ne connaissent pas le stress d'avoir été bloqué dans le métro en rentrant du turbin, vu qu'il n'y a pas de métro. Et de trois, comme les vieilles idées sont bien ancrées, ils se sentent respectés pour leur expérience même si les jeunes font semblant, zama…

Mounada : limonade