20.10.08

Rue Eléonore Fournier - les émeutes - juin 1981

Le sidi est parti à Ouezzane pour le ouikende. Il va chercher l'argent que son frère lui doit pour la location de ses terres en vued'acheter l'appartement de la rue de Sebta.
Je suis seule à Casa avec bébé Ilias. S'il arrive quelque chose, je ne connais personne et on n'a pas le téléphone.
Pas envie de sortir ! De temps en temps, je vais sur le balcon. Brusquement les volets de fer des épiceries se ferment les uns après les autres. Tout le monde se met à courir dans la rue. Une clameur vient du boulevard Moulay Youssef. Je me penche un peu plus au balcon et vois une foule avancer en plein milieu du boulevard, des garçons de 15-18 ans surtout. Ils crient quelque chose que je ne comprends pas.
Ilias et moi, on s'enferme à clé.
Le sidi rentre essoufflé, dimanche soir un peu tard. Son bus a été attaqué à la gare de Benjdia. Il a filé en douce, pris la tangente, m'explique-t-il. Dans son sac, une trousse de toilette et dans la trousse, le flouss pour l'appart.
Certains garçons qui marchaient sur le Moulay Youssef ce jour-là ne sont jamais rentrés chez eux et la barisianna (parisienne: pain baguette) a augmenté de 10 centimes.

1 commentaire:

Jaja a dit…

chokran pour ces petites tranches de vie.

Encore, encore sivouplé !!!