Je suis arrivée hier avec Ilias (9 mois).
L'appartement est vieillot, années 30 mais clair et il y a un balcon. De ce balcon, je regarderai grouiller la vie dehors, comme une étrangère.
Dans l'appartement, il y a déjà un frigo et une butagaz*. Mon lit de bébé est arrivé par bateau avec le reste. Ce petit lit de bois a bercé le sommeil de nombreux enfants, cousins ou amis et mes fils y dormiront aussi.
Mon Sidi adoré, pas encore abhorré, s'est occupé de tout.
Lalla Fadela, menue belle-maman dans son caftan pastel, m'a tendu un verre de lait de chèvre et une assiette de dattes. Merci Lalla, je ne sais pas encore dire " chokran* " mais ça viendra.
Les quelques affaires qu'on emporte en exil sont vite rangées.
- Tu veux faire un p'tit tour ? me propose Tonton Hassan
Ilias dans la poussette-canne, nous longeons les murs sales du Lycée Lyautey, Bd Ziraoui, la " mission " où mes fils n'iront jamais : trop snob, trop cher et on y apprend mal l'arabe !
Au milieu du boulevard, végètent des petits arbres sales bizarrement taillés en rectangle. En face, aux terrasses des cafés, rien que des hommes, des dizaines de paires d'yeux qui me suivent…
Je regarde devant moi et manœuvre la poussette-canne sur le trottoir défoncé.
Butagaz : cuisinière à 4 becs avec four et bonbonne
Chokran : merci
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